TEMOIGNAGE Chrétien EVANGELIQUE Protestant

TEMOIGNAGE Chrétien EVANGELIQUE Protestant

Voici une vieille histoire parlant de deux frères qui vivaient en Espagne, il y a bien des années, quand les tribunaux n’étaient pas encore aussi scrupuleux qu’ils le sont maintenant.


Voici une vieille histoire parlant de deux frères qui vivaient en Espagne, il y a bien des années, quand les tribunaux n’étaient pas encore aussi scrupuleux qu’ils le sont maintenant.
Luis et Sébastian étaient jumeaux et leur foyer était une maison blanche au toit plat, hors des murs d’une petite ville de montagne. Les parents étaient décédés, leur laissant un petit héritage, et les garçons continuèrent à vivre dans leur foyer de toujours. Ils se ressemblaient tellement que personne en ville n’aurait su les distinguer l’un de l’autre.
Mais, au fur et à mesure que les années passèrent, les garçons se développèrent différemment. Sébastian prit un bon métier ; il était aimable, appliqué, et il travaillait dur. Tout le monde en disait le plus grand bien. Mais Luis était paresseux et ne travaillait pas. Il ne pensait qu’au plaisir et passait toutes ses soirées à jouer pour de l’argent et à boire, souvent pour ne rentrer qu’au petit matin. C’est en vain que Sébastian le suppliait de laisser tomber ses mauvais compagnons et de refaire sa vie : Luis ne trouvait rien de mieux que d’en rire.
Une nuit, il était tard, et la pleine lune brillait sur les murailles blanches de la ville. Sébastian était assis à la fenêtre, étrangement mal à l’aise, les yeux fixés sur le ruban blanc de la route qui menait à la porte de la ville. Luis n’était pas rentré, ce n’était pas nouveau ; mais, sans qu’il sache vraiment pourquoi, son frère ne pouvait pas dormir cette nuit-là.
Une silhouette courait là-bas... Il la reconnut avant même qu’il n’eût entendu le bruit de ses pas, et il se précipita à la porte. Luis courait seul et il poussa de côté son frère pour entrer en trombe dans la maison. A la lumière de la lampe, son visage apparut d’une pâleur mortelle, et ses vêtements étaient déchirés et tachés de sang. Il tremblait tellement qu’il pouvait à peine parler.
— Oh ! Sébastian, dit-il en haletant, cache-moi ! cache-moi ! Ils vont venir me chercher, et ce sera la mort pour moi !
— Qu’est-ce que tu veux dire ?, demanda Sébastian, en courant à la fenêtre. Et effectivement, une foule de gens surgissait des portes de la ville, courant.., courant en direction de leur maison.
— Nous avions trop bu..., s’écria Luis. Nous nous sommes battus... Je ne voulais pas le... il est tombé en arrière et s’est tué. Oh ! Sébastian, cache-moi ! Qu’est-ce que je dois faire ?
Mais Sébastian savait déjà ce qu’il fallait faire et il arracha sa tunique. Il n’y avait pas un instant à perdre.
— Mets ces habits et donne-moi les tiens, ordonna-t-il. Vite ! Et, cesse de trembler ! Maintenant sors en courant par la porte de service, va dans les montagnes, et ne reviens pas avant longtemps... Cours mon frère, cours !
Il était vraiment temps. Déjà une clameur et des pas précipités se faisaient entendre devant la porte. Un instant plus tard, la milice suivie par une foule surexcitée, fit irruption dans la maison et s’arrêta net devant Sébastian. Il se tenait étonnamment tranquille, respirant vite comme après une longue course poursuite, les cheveux en désordre, les mains et le visage sales, portant la tunique déchirée et maculée de sang. Ils mirent des menottes à ses poignets, sans qu’il n’offrît de résistance. Il les suivit calmement à la prison municipale. Quelques jours plus tard, il fut jugé et condamné à mort pour meurtre.
Les hommes de la ville vinrent en foule dans la salle d’audience pour fixer des yeux le prisonnier. Après le procès, quand les spectateurs discutèrent de l’affaire dans les tavernes, il dirent tous la même chose : « Comme il était calme ! Il n’a pas dit un mot pour se défendre, pas plus qu’il n’a plaidé pour sa vie. On dirait même qu’il n’avait pas peur. » « Vous avez vu de vos yeux les taches de sang sur ma tunique, avait-il dit. Je n’ai rien à dire pour ma défense.
« Au fait, où était son frère, si exemplaire ?, demandèrent d’autres. Pourquoi n’était-il pas au procès ? Il n’était pas non plus au travail ce matin. A-t-il honte de son frère, pour qu’il le laissât mourir tout seul ? »
Mais personne ne put répondre à cette question, et quelques jours après, Sébastian fut exécuté. C’était vie pour vie.
Luis se cacha dans les villages des montagnes pendant de longues semaines. Il troqua ses vêtements de citadin contre un équipement de campagnard et travailla pour un fermier tout au long de la saison de la moisson. Au début, il n’osa jamais quitter son logis ; nuit après nuit, il se réveillait en tremblant, rêvant de ces terribles bruits de pas de course. Mais, à mesure que le temps passait, il devint plus hardi. Il regrettait amèrement d’avoir tué son camarade et il était impatient de revoir son frère. « Peut-être ont-ils cessé d’être à ma recherche à présent, se dit-il. Au prochain jour de marché, je descendrai en ville, sous un déguisement, et j’essaierai de parler à mon frère.
Il s’était laissé pousser la barbe et avait teint son visage de sorte que personne ne pouvait le reconnaître. Habillé en paysan, il se joignit à une cohorte de muletiers et se rendit au marché. Tandis que chacun marchandait, il se joignit à un groupe de badauds, et commença à bavarder avec eux. Petit à petit, il amena la conversation sur la récente affaire de meurtre.
— J’ai entendu dire que ce misérable a pu s’échapper, dit-il. Est-ce qu’ils sont toujours à sa recherche, ou est-ce qu’ils ont abandonné la partie ?
— Abandonné ? répéta son compagnon en se tournant vers lui, tout étonné. Notre milice n’abandonne jamais la partie ! Ils l’ont pris le même jour, l’ont jugé la même semaine, et il est mort deux jours plus tard. Ce n’est que justice ! Fait étrange : il avait un frère qui a disparu le même jour et n’est plus réapparu depuis... Il y en a qui disent...
Mais personne n’entendit jamais ce que certains disaient, car Luis eut un étrange cri de désolation et quitta en courant la place du marché. A moitié aveuglé par ses larmes, il réussit tant bien que mal à atteindre la maison du gouverneur, et en força pratiquement l’entrée. Quand le gouverneur apparut pour savoir quelle était la raison de toute cette agitation, Luis tomba à ses pieds.
— Vous avez tué un innocent, s’écria-t-il en gesticulant de plus belle. C’était moi, et non mon frère. Maintenant vous pouvez m’arrêter moi aussi, car à quoi me sert-il de vivre à présent ?
Le gouverneur se retira. Après beaucoup de discussions, il revint.
— La loi dit : « Vie pour vie ! », annonça-t-il. Que ton frère ait été innocent, comment pouvions-nous le savoir ? Sa tunique était pleine de sang et il avait refusé de plaider. L’affaire est close. Va, et tiens ta langue ! Et fais attention de ne pas t’attirer davantage d’ennuis !
Mais quand Luis se détourna pour s’en aller, comme aveuglé, le gouverneur reprit la parole : — Reste, dit-il soudain. Tu es bien l’unique frère de l’homme qui a été exécuté ?
— Oui, oui. Il n’y en a pas d’autre.
— Alors j’ai une lettre pour toi. Le prisonnier l’a écrite en hâte et me l’a confiée juste avant sa mort. Je vais te la chercher.
Assis dans la maison familiale où son frère et lui avaient passé ensemble maintes agréables soirées dans leur enfance et leur prime jeunesse, Luis pleura et pleura encore. Le soleil était sur le point de se coucher avant qu’il n’ouvrît la lettre. Celle-ci était trop brève, et il la lut, la relut jusqu’à ce qu’il fasse trop sombre pour voir ce qui y était écrit, de sorte qu’il finit par la savoir par coeur.
« Mon cher frère, disait la lettre. Ce matin, je vais mourir, librement, de plein gré, dans la tunique tachée de sang. A présent je te supplie de vivre, dans ma tunique sans tache. Je t’assure de mon amour, et que Dieu te bénisse. »
Sébastian.
Et Luis comprit. Le bon à rien, qui avait vécu pour lui-même, s’était battu et avait commis un meurtre, celui-là devait être considéré comme mort dans la prison. L’homme qui avait aimé et souffert, qui s’était sacrifié, devait continuer à vivre. Il le fallait absolument. Il resta assis, plongé dans ses pensées, jusqu’à ce que la lumière du petit matin pénétrât faiblement dans la chambre. Alors, il se leva et retira brusquement son déguisement crasseux. Il se lava, mit des habits propres, comme Sébastian l’aurait fait, et il sortit à la rencontre du jour nouveau.
Nous venons de réaliser comment Christ, à la croix, prit la place de tous les pécheurs [] et mourut [] , ayant revêtu l’habit souillé par notre péché [].
A présent, il nous enjoint à « revêtir » nos esprits des nouveaux habits de son amour et de sa bonté. Quand Dieu voit que nous faisons cela, il se réjouit à notre sujet, et ne se souvient plus désormais de nos péchés. Car il peut alors voir Jésus vivant en nous, comme Seigneur [].
A tous ceux qui acceptent de cette façon la Seigneurie de Jésus [], Dieu ouvre les portes du ciel.
Note : Celui qui n’a point connu le péché (c’est-à-dire Christ), Dieu l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en Lui justice de Dieu (2 Corinthiens 5 : 17).

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. Matthieu 11:28-30

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